Le Bonheur comme but

Changer une habitude : pourquoi est-ce difficile ? Et comment faire ?

Méthode Publié par Fabien Evain Fabien Evain le 29 septembre 2018

Changer une habitude : pourquoi est-ce difficile ? Et comment faire ?

“Chassez le naturel et il revient au galop”, qui n’a jamais entendu cela ? Le “naturel” n’est rien d’autre qu’une habitude tenace : arrêter de se ronger les ongles, arrêter de fumer, se mettre au sport, changer un comportement compulsif, changer d’attitude... On a tous déjà essayé de tordre une habitude. Mais pourquoi est-ce si difficile de casser une habitude dont nous savons qu’elle est mauvaise pour nous ? Et quels sont les solutions ?

Conscient contre inconscient

Le conscient est associable à notre mental et héberge notre égo. Il est la partie contrôlable (mais pas toujours contrôlée), rationnelle et logique de notre esprit. La volonté naît de nos pensées. Le conscient est comme une petite boite dont on touche vite les bords et dans laquelle on tourne parfois en rond. Mais il a l’avantage d’être assez malléable : on peut orienter notre attention, planifier, analyser, théoriser, décider… Dans un état de conscience normal, il héberge notre petite voix. Le conscient est un canal vers l'inconscient bien que l’information circule pratiquement que dans ce sens.

L’inconscient lui, est plein de ressources et ne connaît pas de limite en terme de créativité et de possibilités. Il ne connaît pas le concept de volonté, c’est l’imaginaire qui le guide de façon fluide. Il est le berceau de nos valeurs et croyances les plus profondes ainsi que de la mémoire de nos comportements devenus automatiques. C’est là où sont stockés nos programmes. Ils s’activent à la demande du conscient (à partir du moment où on initie une action) ou de façon spontanée (du fait d’une odeur, d’une situation, d’un rêve, d’une méditation, etc).

De situations conscientisées, l’inconscient construit progressivement des programmes qui libèrent le mental de nombreuses données. Certaines tâches sont automatisées. Le mental peut donc se focaliser sur ce qu’il y a de nouveau en même tant qu’un programme de fond tourne avec efficacité (mais pas toujours).

Par exemple, la première fois que vous avez pris le volant, vous étiez confus, vous aviez la sensation qu’il y avait beaucoup de données à traiter : les rétroviseurs, les commandes aux mains, aux pieds, les panneaux, la circulation… Pourtant, 6 mois après l’obtention de votre permis, vous pouvez conduire en mangeant un sandwich et tenir une conversation animée avec votre passager.

Il en va de même pour l’apprentissage du piano, des maths, de la peinture, de la philosophie ou de votre compétence à couper un oignon. Parfois, un choc positif ou négatif peut, en un instant, créer un programme inconscient pour le meilleur ou le pire : parfois le programme est “buggé”. Parfois, il est tout simplement devenu inutile dans le nouveau contexte.

De l’inconscient naît l’intuition, l’intuition devient pensée consciente ou action spontanée. L’inconscient contient aussi nos programmes initiaux : respiration, battement de coeurs, réflexe en réponse à un stimulis. 

L’inconscient n’a pas d’égo et utilise tout le corps et ses capacités pour réagir : on rougit de gêne, on tremble de peur, on transpire sous pression, on a les poils qui s'hérissent, on pleure de tristesse, on a le coeur qui s'emballe, on éclate de rire, etc. Voilà son langage habituel. Pour lui, tout est lui, même ce que l’on voit, entend, ce que l'on ressent, et même les autres.

Parfois, conscient et inconscient se trouvent en conflit. Vous voulez arrêter de fumer, de grignoter, de penser au travail, mais vous n’y arrivez pas. La volonté du conscient ne suffit pas, un programme inconscient est en route. Si ce programme est en route, c’est qu’il a été utile à un moment de votre vie. 

Mais comment se reprogrammer ? Comment reprogrammer cette partie inconsciente de nous ? Il est tout à fait frustrant de se dire que cette partie est nous, et pourtant de ne rien pouvoir y faire. Il peut aussi exister des conflits inconscients contre inconscient, quand par exemple 2 valeurs s’opposent.

Volonté contre imaginaire

La règle est que l’imaginaire gagne toujours dans ce duel. Ainsi, si vous avez besoin d’une grande volonté c’est que votre imaginaire la contredit. Par exemple, si vous voulez réussir un examen mais que vous n’arrivez pas imaginer la remise de votre diplôme, alors vous allez devoir vous faire violence pour réviser et vous ne serez pas très efficace, comme si vous étiez attiré inéluctablement vers votre vision négative.

Il est intéressant de noter que dans le langage courant on parle de “bonnes volontés” mais aussi de “mauvaises volontés”, ce qui implique dans ce dernier cas, que quelqu’un peut être volontaire pour atteindre un objectif mais pas vraiment… Étrange concept que cette volonté fantôme. Comme un bon et un mauvais chasseur, la différence est subtile. Mais quand on oppose volonté et imaginaire, l’expression “mauvaise volonté” prend tout son sens.

On entend dire de ci de là qu’il faut 21 jours pour changer une habitude, c’est à dire se programmer, mais aucune étude ne le prouve. Plus qu’une règle absolue, je comprends plutôt : “forcez vous pendant 21 jours et après ça ira”. Je doute de l’efficacité de cette méthode et ma pratique me prouve tous les jours que cela peut aller bien plus vite avec d’autres approches.

Se reprogrammer avec la visualisation créatrice

C’est tout simple dans le principe : il suffit de fermer les yeux et de s’autoriser à s’imaginer dans la situation déjà accomplie. Cette opération est à répéter tous les jours bien sûr. Le problème de cette méthode est qu’elle est elle même une habitude et c’est parfois là où cela coince... On peut avoir aussi du mal à imaginer, malgré notre volonté. C’est tout de même à essayer.

Se reprogrammer vers son objectif avec l’hypnothérapie

Pour se reprogrammer, il faut d’abord se déprogrammer. Un peu comme si on changeait les règles des échecs en plein milieu d’une partie. Se serait le règne de la confusion… Et de la réorganisation, car les deux joueurs d’échecs devraient s’adapter.

Voilà mon rôle en tant qu’hypnothérapeute : offrir stratégiquement de nouvelles expériences pour créer de nouvelles associations positives chez mes consultants desquelles naîtront un nouvel imaginaire, de nouveaux comportements, une nouvelle attitude et de nouvelles croyances.

Dans ce contexte, l’hypnotisé va lui même se reprogrammer de par les interventions suggestives de l’hypnotiseur. Son imaginaire s’en trouve modifié et le conflit entre inconscient et conscient peut se dénouer. Par conséquent, l'imaginaire qui pointe vers l'objectif rend moins necessaire l'usage de la volonté. Voilà d’où vient l’expression “faire de bon coeur”, cela veut dire qu’on est aligné intérieurement vers l’objectif et tout devient plus fluide et facile.

On a tous connu des situations où l'on bloque, une situation où malgré nos efforts, on échoue. Si cela persiste, il peut être intéressant de consulter un spécialiste pour nous accompagner à activer notre changement.

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